Créé en 1967, le club de plongée et d’exploration sous-marine de Dunkerque et extensions (CPESMDE) ne pouvait rêver mieux pour son 50e anniversaire : un nouveau bateau pour ses sorties en mer et une nouvelle fosse de plongée (lire ci-dessous), et surtout, deux nouvelles épaves découvertes au large de Malo.
Créé en 1967, le club de plongée et d’exploration sous-marine de Dunkerque et extensions (CPESMDE) ne pouvait rêver mieux pour son 50e anniversaire : un nouveau bateau pour ses sorties en mer et une nouvelle fosse de plongée (lire ci-dessous), et surtout, deux nouvelles épaves découvertes au large de Malo.
La recherche et l’exploration d’épaves ne se font pas sans règles très strictes. « Tout est extrêmement réglementé, illustre Bruno Pruvost, responsable de la section archéologie du CPESMDE. L’année dernière, par exemple, nous avons mené une opération de recherche archéologique avec un magnétomètre, dans la rade de Dunkerque. Pour cela, nous avons sollicité un spécialiste en archéologie sous-marine, pour tenter de localiser les épaves du Doris et du Lady Rosebery, deux barges en bois disparues durant l’opération Dynamo de mai-juin 1940. Mais pour la prospection, qui s’étendait de la sortie du port est de Dunkerque à la frontière belge, il a impérativement fallu faire une demande au Département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines, basé à Marseille, qui dépend du ministère de la Culture. »
Une fois l’autorisation obtenue, les plongeurs du club ont détecté, grâce au magnétomètre, une certaine quantité de masses métalliques dans le fond de l’eau. « Avant de plonger, il a fallu faire une nouvelle demande au DRASSM, reprend Bruno Pruvost. Mais le problème, c’est que nous plongeons dans le cadre d’une activité de loisirs alors que cette autorisation n’est accordée qu’aux plongeurs professionnels. » Heureusement, dix membres du club ont eu la possibilité de passer et d’obtenir une équivalence de qualification, « ce qui implique notamment une visite médicale très poussée à repasser tous les ans », complète Bruno Pruvost.
Entourés d’une équipe qualifiée du club de l’Aa de Gravelines, les plongeurs dunkerquois ont débuté leurs recherches au début de l’été. Seul hic ? À chaque plongée, la visibilité sous l’eau était quasiment nulle. « D’abord, nous avons repéré une membrure de bois travaillé, ainsi que des bouteilles de 100 centilitres, sans étiquette (dont de vieilles bouteilles de whisky), ainsi qu’une brique de charbon, peut-être utilisée comme carburant pour le bateau. Toutefois, les conditions de visibilité ne nous ont toujours pas permis d’identifier le bateau », regrette Bruno Pruvost. Idem pour l’autre découverte effectuée dans le même secteur (à environ 1 km au large de Malo), celle d’une autre membrure, en acier cette fois.
Seule certitude : dans les deux cas, il ne s’agit pas des barges évoquées ci-dessus, mais en tout cas de bateaux construits avant 1940. « Pour l’un d’eux, nous avons pensé au Comtesse-de-Flandre, un bateau à aubes qui assurait la traversée Douvres-Ostende et qui avait télescopé un autre bateau au large de la plage du Clipon. Le Comtesse aurait été coupé en deux et l’arrière aurait dérivé puis coulé au large du Kursaal, selon un ouvrage que nous avons lu. » Sauf qu’après vérifications auprès de plongeurs belges, le Comtesse-de-Flandre a bel et bien sombré au large du Kursaal… mais d’Ostende ! Bref, le mystère reste entier. Jusqu’aux prochaines plongées ?
Combien d’épaves gisent au large du littoral dunkerquois ? Aujourd’hui, le chiffre exact demeure inconnu. Mais d’après le Club de plongée et d’exploration sous-marine de Dunkerque et extensions (CPESMDE), elles doivent se compter par centaines. « Rien que pour l’opération Dynamo, on recense 235 bateaux qui ont été coulés entre Douvres et Dunkerque. À ceux-là, il faut bien sûr ajouter ceux qui ont sombré à des époques plus anciennes. En ce qui concerne notre club, nous plongeons sur une trentaine d’épaves », résume Bruno Pruvost, responsable de la section archéologie au CPESMDE.
Pour retracer ses actions, ainsi que son demi-siècle de découvertes, le club organise une exposition qui sera visible au Musée portuaire de Dunkerque du 11 novembre (vernissage à 11 h) au 18 novembre, aux heures d’ouverture du musée (www.museeportuaire.com). « Et cette année, complète Denis Ester, président du club dunkerquois, nous avons acheté un nouveau bateau, l’Anthias, et grâce aux dons effectués par les membres du club, nous avons pu financer la moitié de cet achat. » Sans oublier la fosse de plongée, construite à la nouvelle piscine Georges-Guynemer à Saint-Pol-sur-Mer, qui devrait permettre d’ici quelques jours aux plongeurs du club de pouvoir s’entraîner pendant l’hiver.
Histoire. Le club de plongée sous-marine de Dunkerque a été fondé en 1967, sous l’impulsion d’un petit groupe d’amis originaires pour certains du corps des plongeurs démineurs de la Marine Nationale, pour d’autres, d’entreprises de travaux sous-marins.
Le fondateur de cette association est Gilbert Fasquel, qui l’a présidée de 1967 à 1970. Le club regroupait alors une trentaine de personnes. Aujourd’hui présidé par Denis Ester, il totalise 125 adhérents et a pris le nom de Club de plongée et d’exploration sous-marine de Dunkerque et extensions (CPESMDE), même s’il est plus communément appelé Dunkerque Plongée. Son objectif : développer et favoriser par tous les moyens appropriés la connaissance et l’étude du monde subaquatique, ainsi que la pratique de toutes activités sportives et culturelles.
Le CPESMDE est affilié à la Fédération française d’étude et de sports sous-marins (FFESSM ), au travers du Comité départemental Nord et du Comité régional Nord - Pas-de-Calais .
Adresse et contacts.- CPESMDE, route des Dragages (à côté de l’écluse Wattier), BP 1017, 59140 Dunkerque Cedex. Tél. : 03 28 66 28 66. Site Internet : http://www.dunkerque-plongee.fr