Un demi-siècle que les plongeurs touchent le(s) fond(s) avec bonheur
Un demi-siècle que les plongeurs touchent le(s) fond(s) avec bonheur
Dunkerque Plongée sera la star de la Fête de la mer, ce week-end, où il proposera des baptêmes et assurera des animations. L’occasion de découvrir un club aux multiples facettes qui fête cette année ses 50 ans. Il est l’un des plus vieux de la région.
Des eaux bleu turquoise, des poissons multicolores… Pas tout à fait le paysage (sous-marin) dans lequel évolue Dunkerque Plongée. Ses plongeurs sont pourtant totalement accros aux fonds dunkerquois. Ils vont faire découvrir leur univers au grand public lors de la Fête de la mer qui se déroule ces samedi et dimanche au bassin du Commerce.
« On s’entraînait aux Bains dunkerquois. Quand on était au fond, les moniteurs fermaient nos bouteilles et il fallait les rouvrir. »
La passion est le moteur du club, depuis sa création voilà cinquante ans, une époque à laquelle on ne faisait pas son baptême de plongée dès qu’on mettait les pieds au bord de la Méditerranée. L’opiniâtreté de Gilbert Fasquel, qui travaillait au remorquage, a payé, « alors qu’on lui déconseillait de créer un club en mer du Nord », se souvient Jean Sales, un des premiers adhérents. « Il a lancé le club avec peu de moyens, mais beaucoup de bagout. Un copain qui avait un chalutier nous emmenait. Puis on a acheté une barcasse venant des côtes d’Afrique, un compresseur. On gonflait nos bouteilles au siège, au Provençal, quai des Hollandais. »
Les premiers « moniteurs », des gars venus de la Marine nationale. « Ils avaient une pédagogie spéciale, rigole Jean Sales. On s’entraînait aux Bains dunkerquois. Quand on était au fond, ils fermaient nos bouteilles et il fallait les rouvrir. Ça a porté ses fruits : quand on s’est retrouvés en mer, on pouvait faire face à tout ! »
À tout, et surtout à une eau dans laquelle la visibilité est très limitée ! « En Méditerranée, on plonge dans une baignoire, ici dans un égout », illustre en souriant l’actuel président. Au club depuis une dizaine d’années après un baptême dans la forme 4 du port, Denis Ester ne changerait de terrain de jeu pour rien au monde : « Ici, chaque fois qu’on plonge, c’est l’aventure. L’intérêt, c’est qu’on ne voit jamais la même chose. »
L’objectif des plongeurs dunkerquois : les multiples épaves chargées d’histoire, qui jonchent les fonds. Et qui se méritent : « En Méditerranée, on voit l’épave à 20 m, on sait ce qui nous attend. Ici, quand on arrive sur l’épave et qu’on découvre les canons, c’est extraordinaire ! », s’enthousiasme Denis Ester.
Plonger à Dunkerque demande quelques qualités : « Ici, il faut être patient et courageux, avoir un peu de sang-froid car quand on arrive sur une épave, il faut s’accrocher dessus. Quand on ne voit rien, ce n’est pas facile. Mais c’est une expérience qu’on ne vit pas ailleurs ! », explique Denis Ester. Et « quand on est en plongée, on fait abstraction de tout ce qui est à l’extérieur ! On ressort zen », sourit le président qui aime aussi « les moments de partage quand on rentre, sur le bateau ».
C’est presque un cadeau d’anniversaire. À partir de cet été, Dunkerque Plongée disposera d’une fosse de 20 m de profondeur à la nouvelle piscine Guynemer. « On avait déposé le premier dossier en… 1974 », se souvient Claude Finot, l’ancien président. « Elle va nous permettre d’améliorer la formation. On va pouvoir travailler sur la profondeur et la remontée avant d’aller en mer », se félicite Denis Ester.
Dunkerque Plongée accueille des novices et les forme, d’abord en piscine. Il faut avoir au moins 15 ans et demi. Les entraînements se font d’abord en piscine, d’octobre à avril, avant de passer en milieu naturel.
Il en coûte 245 € par an, une cotisation qui comprend les entraînements en piscine, les sorties en mer, la licence, l’assurance club. Le club fournit le matériel technique (bouteilles, détendeurs, gilets).
Dunkerque Plongée, qui compte 125 adhérents, propose plusieurs activités. Celle qui fait sans conteste le plus parler du club est l’archéologie sous-marine. « On forme des plongeurs spécialisés en archéologie. On recherche des nouvelles épaves », explique Denis Ester. En ce moment, Dunkerque Plongée est en phase de recherche, sous l’égide de l’État via le Département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines. « On a trouvé des choses, des morceaux d’épaves qui sortent à peine du sable », se réjouit le président.
Le club forme aussi à la biologie, pour la découverte de la faune et de la flore aquatiques ; au secourisme pour faire face aux accidents de plongée ; à la photo et à la vidéo sous-marines. Il forme des plongeurs handicapés et propose de la nage en eau vive.
Le club vient d’acquérir un nouveau bateau qui permettra d’aller plonger au-delà des six milles et de gagner du temps, quand il faut actuellement compter cinq heures pour une plongée.